13 mai 2005

 

Les boeufs ont soif

Source : Alliance Végétarienne

Article extrait du Journal Alliance Végétarienne n° 73 - Septembre 2003

La disponibilité future de réserves adéquates en eau potable n’est plus considérée comme acquise. A l’occasion de la Journée Mondiale de l’Environnement sur le thème de l’eau (juin 2003), le directeur de la FAO, Jacques Diouf, a lancé un appel à la communauté internationale, pour qu’elle contribue « à la sauvegarde de l’eau, source de la sécurité alimentaire de notre planète » (dépêche AFP du 10/06/2003).

Raison de plus pour ne pas utiliser l’eau à remplir des tonneaux des Danaïdes…

David Pimentel (professeur d’écologie et de science agricole à l’université Cornell, Ithaca, New York) estime que la plus grande menace vient sans doute de l’accroissement des besoins agricoles, conséquence de l’accroissement de la population humaine, et cause d’une surexploitation des eaux phréatiques et de surface.

David Pimentel et 22 autres collègues scientifiques ont récemment publié un livre posant la question du développement durable (Ecological Integrity : Integrating Environment, Conservation and Health, Island Press, Washington DC, janvier 2001 – non traduit en français), dans lequel ils proposent de taxer la viande et le lait, afin de compenser le coût environnemental de leur production. Ils affirment en effet qu’il est nécessaire d’en venir à une meilleure efficacité alimentaire :
« La façon dont on se nourrit a son importance. Un développement soutenu est envisageable, en réduisant les gaspillages tels que produire du bétail en nourrissant les animaux de céréales, et en encourageant les modes alimentaires plus efficients tels que ceux basés sur les végétaux. »

LITRES D’EAU PAR
KILO D’ALIMENT
Bœuf : 100 000
Soja : 2 000
Riz : 1 910
Maïs : 1 400
Sorgho : 1 110
Luzerne : 900
Blé : 900

Concernant le problème de l’eau, Pimentel et ses collègues sont arrivés à des chiffres tout à fait explicites en termes de gaspillage. Le diagramme ci-contre indique le nombre de litres d’eau nécessaires pour aboutir à 1 kg d’un aliment donné. [Ces données sont antérieures au livre mentionné et ont d’ailleurs été reprises par la revue Science & Vie, n° 955, avril 1997, p. 34.]

Les chiffres de Pimentel se rapportent à une agriculture de type occidental basée sur l’irrigation. La valeur de 100 000 litres pour le bœuf, par exemple, concerne un animal nourri à base de cultures irriguées (pâtures, luzerne, alfalfa, céréales, etc.), et non d’aliments poussant naturellement à l’aide des seules pluies. Cela n’est nullement l’exception. En Amérique du Nord, même le lobby des éleveurs reconnaît que la moitié des aliments végétaux fournis aux bovins provient de terres irriguées pour cela (selon l’article « 2500 Gallons All Wet ? », par John Robbins, consultable sur www.earthsave.org/newsletters.water.htm). Et si c’est le lobby qui le dit, c’est certainement un minimum.
Si l’on admet toutefois cette proportion, un bovin moyen ne demanderait alors que 50 000 litres d’eau par kilo de viande produite. Comme les animaux sont abattus pour leur viande au bout d’environ deux ans, cela revient à dépenser 25 000 litres d’eau par kilo et par an.

Vingt ans plus tôt, en 1981, le Dr Georg Borgstrom, chef du département de Science alimentaire et de Nutrition humaine à l’université du Michigan, présentait le chiffre de 21 000 litres devant le congrès annuel de l’Association américaine pour le développement de la science… (c’est la valeur que reproduisirent John Robbins, dans Diet for a New America [1987], et Frances Moore Lappé, dans Diet for a Small Planet [1971], pour ceux qui connaissent ces livres).
Ces chiffres ont évidemment été contestés par l’industrie de la viande (voir ci-dessous * « Le lobby contre-attaque »), mais ces contestations semblent avoir fait long feu. Une organisation officielle comme la FAO, peu suspecte de complaisance envers les arguments végétariens, n’en tient même pas compte. Dans un rapport publié en 1998 (Klohn et Appelgren, « Challenges in the field of water ressources management in agriculture »), les chiffres mentionnés reprennent en particulier ceux de Pimentel : il est indiqué qu’il faut de 20 000 à 100 000 litres d’eau pour obtenir 1 kg de viande de bœuf…
Et encore peut-on noter que l’évaluation de Pimentel et ses collègues ne concerne que l’alimentation de l’animal ! Resterait à chiffrer tout ce qui concerne le traitement des carcasses.

Ainsi, si l’on vous demande combien d’eau nécessite la production de 1 kg de bœuf, répondez : « au moins 20 000 litres, c’est-à-dire au moins 10 fois plus que pour 1 kg de soja, qui serait pourtant bien plus bénéfique pour votre santé ». Ce disant, vous serez inattaquable, tout en restant en dessous de la réalité.

Décidément, les bœufs ont soif. Comme a soif d’ailleurs la viande en général. Un ouvrage récent publié aux États-Unis par un groupement de scientifiques « conscients » démontre que la production de viande est responsable de 20 % de la pollution de l’eau, et consomme 18 % de l’eau utilisée (Brower et Leon, The Consumer’s Guide to Effective Environmental Choices : Practical Advice from the Union of Con-cerned Scientists, Three Rivers Press, New York, 1999, p. 59-61).

Peut-être serait-il temps de suivre l’idée de Pimentel et de ses collègues : taxer la production des produits animaux si l’on veut vraiment que l’eau, « source de la sécurité alimentaire de notre planète », comme le disait si bien Jacques Diouf, ne soit pas jetée en vain dans le tonneau des Danaïdes de l’élevage (voir encadré « Chaîne alimentaire et développement durable »).

André Méry

* Le lobby contre-attaque :
les associations d’éleveurs états-uniens
commanditèrent en fin des années 80 des études pour prouver que la viande de bœuf n’était pas si consommatrice d’eau que cela. Basé sur un modèle assez compliqué, un long article fut publié en 1993, établissant qu’un kilo de bœuf ne nécessitait que 3 682 litres d’eau, tout compris : consommation, irrigation et traitement des carcasses (Beckett et Oltjen, « Estimation of the Water Requirement for Beef Production in the United States », Journal of Animal Science, 71,p. 818-826, 1993).

 

Végétarisme et développement durable


Source : Encyclopédie de l'Agora végétarienne

Économie et écologie, Vie
Végétarisme
© Photo Otto Kohler
Le végétarisme est souvent l'occasion de découvrir de nouveaux aliments.
Ci-dessus, la protéine de soya, très versatile et facile à utiliser, elle est aussi des plus économiques.
Définition
Doctrine diététique qui exclut de l'alimentation la viande, parce qu'elle est nuisible à la santé humaine et qu'il en coûte plus cher à l'humanité de nourrir les animaux destinés à fournir la viande que consomment quelques prévilégiés que d'assurer la subsistance de tous au moyen des céréales, fruits et légumes, etc.
Enjeux
Le végétarisme couvre des enjeux distincts: les motivations tantôt économiques ou médicales côtoient, mais pas toujours, des finalités écologiques ou philosophiques. La pratique et la défense de la nutrition exclusivement végétarienne débordent cependant l'argumentation relative à la viande (qualité, coût, dangers, valeur). Le menu végétarien suggère un élargissement de l'assiette en multipliants fruits, légumes et céréales mais aussi en intégrant les légumineuses, champignons et algues, etc.
Essentiel
Étant donné que la nutrition végétarienne peut nourrir davantage d'êtres humains (7 pour 1), le débat s'est déplacé depuis quelques années sur la scène de l'équilibre agro-alimentaire mondial.

Documentation:
Claude Gagnon, Le plaisir de manger les animaux
Jean-Benoît Legault, Les fruits et les légumes préviennent le cancer

12 mai 2005

 

Energie renouvelable ou énergie fossile ?

Les énergies renouvelables sont l'énergie solaire, l'energie éolienne (vent).
Elles nous sont offertes par la nature chaque jour. Pas de pollution dans l'atmosphère.

Les énergies fossiles sont le pétrole, le charbon, l'uranium..
On vient les chercher sous le sol et on utilise des réserves qui ne sont pas renouvelées. On épuise donc nos réserves peu à peu et on empreinte l'avenir de nos enfants. Il y a une pollution.
 

Ce que la physique nous enseigne

Vous savez sans doute que nos ressources aussi bien en matière qu'en energie ne sont pas inépuisables. On parle des énergies liées au pétrole, au charbon, à l'uranium (énergie nucléaire) mais aussi de l'eau, de l'air..

Pourtant, la physique nous enseigne que matière et énergie se conservent.
Note : Dans le cas très particulier du nucléaire, la matière peut se transformer en énergie ou réciproquement.

Alors, que comprendre..

Eh bien, la physique nous apporte la réponse : "l'entropie".
L'entropie signifie une dégradation de la qualité de l'énergie.
On parle d'énergie libre donc utile pour extraire un travail.
Exemple : l'essence contient une énergie sous forme chimique qui peut être libérée par sa combustion avec l'air produisant des gaz chauds avec une pression très élevée capable de pousser un petit piston dans un cylindre faisant tourner les roues de la voiture !
Mais que devient cette énergie, elle devient pour une part un travail : le déplacement de la voiture, et d'autre part une chaleur qui est dissipée par le radiateur de la voiture et par les gaz d'échappement. La chaleur dégagée dans l'atmosphère est de l'energie liée : on ne peut plus rien en faire.

Donc, l'énergie libre, c'est celle dont on peut se servir. Elle devient de l'énergie liée lorsque l'on utilise cette énergie. Et plus nous consommons, plus nos réserves d'énergie s'épuisent.

C'est pareil avec la matière. On peut par exemple brûler du pétrole : on obtient ainsi de l'énergie. Mais la matière devient gaz carbonique et vapeur d'eau et certains sous-produits plus ou moins toxiques.. On a une dégradation de la matière : avec des molécules de pétrole complexes devenant de plus petites particules plus simples.

Cette dégradation signifie que c'est très difficile et très coûteux en énergie pour reconstruire la matière telle qu'elle était au départ. On peut peut-être reconstruire du pétrole en théorie mais en pratique, on ne le fera jamais. Et quand on brûle des arbres, je défie n'importe quel être humain d'en reconstruire à partir de ces cendres !

D'où, la nécessité de ne pas gaspiller nos ressources naturelles.
Le développement durable, c'est prendre conscience de l'épuisement de nos ressources, de ne les utiliser qu'avec économie.

 

Penser au futur - UNESCO

Pas disponible en Français.Disponible en Anglais.
(Source : Thinking about the future : UNESCO)
No one knows what the future will be, except that it will be very different from what life is today and that decisions about whether the future is a sustainable one or not will depend upon changes in human culture.

“Our culture includes our whole system of beliefs, values, attitudes, customs and institutions. It shapes our gender, race and other social relations, and affects the way we perceive ourselves and the world and how we interact with other people and the rest of nature. To the extent that the global crisis facing humanity is a reflection of collective values and lifestyles, it is, above all, a cultural crisis. Culture, therefore, has a central place in the complex notion of sustainability - and whatever form the future takes, it will be shaped at the local level by the mosaic of cultures that surround the globe and which contribute to the decisions that each country, community, household and individual makes.” (Source: UNESCO (1997) Educating for a Sustainable Future: A Transdisciplinary Vision for Concerted Action, paragraph111-112)

“Our increasing awareness of many pressing global realities is helping us to understand the impact of human actions on the environment and on human quality of life. Indeed, the concept of sustainability is, in itself, a reflection of this growing awareness and of the need for new cultural values. Thus, it has been suggested that:
Perhaps we are beginning to move towards a new global ethic which transcends all other systems of allegiance and belief, which is rooted in a consciousness of the interrelatedness and sanctity of life. Would such a common ethic have the power to motivate us to modify our current dangerous course? There is obviously no ready answer to this question, except to say that without a moral and ethical foundation, sustainability is unlikely to become a reality."
Peut-être que nous commençons à avancer vers une nouvelle éthique globale qui transcende tous les autres systèmes d'allégeance et de croyance, qui est enracinée dans une conscience de l'interrelation et du côté sacré de la vie. Est-ce qu'une telle éthique commune aurait le pouvoir de nous motiver à modifier notre dangereuse trajectoire actuelle ? Il n'y a évidemment pas de réponse toute prête à cette question, sauf à dire que sans une fontation éthique et morale, la durabilité ne deviendra probablement pas une réalité.
(Source: UNESCO (1997) Educating for a Sustainable Future: A Transdisciplinary Vision for Concerted Action, paragraph 116.)

Local and national communities are applying this ethic in many different ways and developing images of sustainable futures that are both culturally appropriate and locally relevant. The great diversity of cultures around the world means that there will be many versions of what a 'sustainable future' might be like and many different local forms of sustainability. Despite these differences, there are at least three common themes in global thinking about sustainable futures. These include the ideas that sustainability involves: thinking about forever; a process of learning; and, a dynamic balance.

Merci à Brigitte pour cette contribution
 

Quelques citations


Source : WikiQuote

Philippe Geluck
Auteur de bande dessinée
Les types qui déboisent la forêt amazonienne acceptent enfin de faire un geste pour l'environnement. Désormais, ils mettront de l'essence sans plomb dans leurs tronçonneuses.

Nicolas Hulot
Aventurier, animateur de télévision et défenseur de l'environnement
L'écologie est aussi et surtout un problème culturel. Le respect de l'environnement passe par un grand nombre de changements comportementaux.
La société dans laquelle on est ressemble à une espèce d'avion de ligne où tous les voyants seraient au rouge dans le cockpit et qu'à l'arrière on continue soit à boire le champagne soit éventuellement à se quereller.
Une société écologique, c'est une société qui trouve le point d'équilibre entre la société matérialiste absolue dans laquelle nous sommes et une société qui voudrait tomber dans une spiritualité béate qui ne serait pas plus intéressante.
Vagabonder à la surface des océans est souvent source de sérénité et, parfois, permet de tutoyer ses rêves. S'y immerger, c'est s'ouvrir à son observation et à sa compréhension.

Antoine de Saint-Exupéry
Ecrivain et aviateur français
Il est bien plus difficile de se juger soi-même que de juger autrui.
(Si tu réussis à bien te juger, c'est que tu es un véritable sage.)
Il faut exiger de chacun ce que chacun peut donner
J'aurais dû la juger sur les actes et non sur les mots
Les hommes de chez toi, dit le petit prince, cultivent cinq mille roses dans un même jardin… et ils n'y trouvent pas ce qu'ils cherchent
Mais les yeux sont aveugles. Il faut chercher avec le cœur
Quand on a terminé sa toilette du matin, il faut faire soigneusement la toilette de la planète.
Si quelqu'un aime une fleur qui n'existe qu'à un exemplaire dans les millions et les millions d'étoiles, ça suffit pour qu'il soit heureux quand il les regarde.
Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants.
Vous êtes comme était mon renard. Ce n'était qu'un renard semblable à cent mille autres. Mais j'en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde.
Un sourire est souvent l’essentiel. On est payé par un sourire. On est récompensé par un sourire
Aimer ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction.
On croit que l’homme est libre… On ne voit pas la corde qui le rattache au puits, qui le rattache, comme un cordon ombilical, au ventre de la terre.
Transport du courrier, transport de la voix humaine, transport d’images scintillantes — dans ce siècle comme dans les autres, nos plus grands accomplissements ont pour seul but de relier les hommes.
Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve une réalité.
J'ai toujours aimé le désert. On s'assoit sur une dune. On ne voit rien. On n'entend rien. Et cependant, quelque chose rayonne en silence...
La perfection est atteinte non quand il ne reste rien à ajouter, mais quand il ne reste rien à enlever.
Nous n'héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants.
Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible.
Si tu diffères de moi, frère, loin de me nuire, tu m’enrichis.

Albert Einstein
C'est le devoir de chaque homme de rendre au monde au moins autant qu'il en a reçu.
Ce qui fait la vraie valeur d'un être humain, c'est de s'être délivré de son petit moi.
Dieu est subtil, mais il n'est pas malveillant.
Il est hélas devenu évident aujourd'hui que notre technologie a dépassé notre humanité.
Je veux connaître les pensées de Dieu ; tout le reste n'est que détail.
L'école devrait toujours avoir pour but de donner à ses élèves une personnalité harmonieuse, et non de les former en spécialiste.
L'homme et sa sécurité doivent constituer la première préoccupation de toute aventure technologique.
La possession de merveilleux moyens de production n'a pas apporté la liberté, mais le souci et la famine.
La science sans religion est boîteuse, la religion sans science est aveugle.
La valeur d'un homme tient dans sa capacité à donner et non dans sa capacité à recevoir.
La valeur morale ne peut pas être remplacée par la valeur intelligence et j'ajouterai : Dieu merci !
Le mental intuitif est un don sacré et le mental rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons créé une société qui honore le serviteur et a oublié le don.
Le problème aujourd'hui n'est pas l'énergie atomique, mais le cœur des hommes.
Le progrès technique est comme une hache qu'on aurait mis dans les mains d'un psychopathe.
N'essayez pas de devenir un homme qui a du succès. Essayez de devenir un homme qui a de la valeur.
Rien ne peut être aussi bénéfique à la santé humaine et augmenter les chances de survie de la vie sur terre que d'opter pour une diète végétarienne.
Rien ne peut être plus bénéfique à la santé humaine ni accroître les chances de survie de la vie sur la Terre qu'une évolution vers un régime végétarien.
Si vous ne pouvez expliquer un concept à un enfant de six ans, c'est que vous ne le comprenez pas complètement.

Palladas
Poète grec - 5ème siècle
Le monde est une pièce de théâtre ; il faut apprendre à jouer son rôle.
Nu je suis né, nu je mourrai.

Nouveau testament
Car l'amour de l'argent est la racine de tous les maux

Epicure
Être heureux, c'est savoir se contenter de peu.

Wilhelm ReichPsychiatre, critique et scientifique autrichien
Plonge ton regard dans ton âme. C'est là ton seul espoir.
(Livre "Écoute, petit homme", qui est tout a fait d'actualité sur les problèmes de ce monde. Marc Perrin a d'ailleurs réalisé un film du même nom pour le DVD "Défend ta planète")


 

Penser "pour toujours" : UNESCO

Pas disponible en Français.Disponible en Anglais.
(Source : Thinking about forever : UNESCO)

Underlying all our images of a sustainable future is the key principle that sustainability is about 'thinking about forever'.

Soutendant toutes nos images d'un futur durable repose le principe clé pour la durabilité de penser : "pour toujours".


This means committing ourselves to the common good by thinking differently, considering things previously forgotten, broadening our perspectives, clarifying what we value, connecting with our neighbours, and providing hope for future generations.

Cela signifie s'engager nous-mêmes pour le bien commun en pensant différemment, considérant les choses précédemment ignorées, élargissant nos perspectives, clarifiant ce qui a pour nous de la valeur, développant des relations avec nos voisins et donnant de l'espoir pour les générations futures.


Building the capacity to think in terms of 'forever' is a key task of education.

A Process of Learning

Educating for a sustainable future is not so much about a destination as about the process of learning to make decisions that consider the long-term economy, ecology and equity of all communities. Its goal is to build an enduring society. This involves learning how to anticipate the consequences of our actions, envision a sustainable future and create the steps needed to achieve the vision. Individuals and societies will perpetually have to make choices. How those choices are made and the information and ethical discernment used in making them will determine whether our visions of a sustainable future are achieved.

The World Commission on Environment and Development urged people, governments and businesses around the world to make their choices that contributed to ways of living and relating to the Earth and each other so that the use of resources today would meet ‘the needs of the present without compromising the ability of future to meet their own needs’.

La Commission Mondiale sur l'Environnement et le Développement a pressé les gens, les gouvernements et les sociétés dans le monde à faire leurs choix qui ont contribué à des modes de vie touchant à la Terre et aux autres tels que l'utilisation des ressources aujourd'hui satisfassent "les besoins présents sans compromettre les capacités futures à satisfaire leurs propres besoins".


“How can the needs of current and future generations be met in a world where the aspirations of many people far exceed their needs and the life chances of the many more are acutely limited by poverty and environmental decline? The task of creating social, economic and political systems that meet our needs and aspirations, that are based on sound ecological principles, and that are democratic and fair to current and future generations, is a deeply challenging one. Yet, building the capacity and commitment to build such a sustainable future is, in large part, one of the tasks of education. This requires that teachers and schools have a vision of what a sustainable future might be like - bearing in mind the dynamic balance between cultural differences and the emerging global ethic of 'interrelatedness and sanctity of life.”

Merci à Brigitte pour cette contribution

11 mai 2005

 

Promotion de l'éducation de la sensibilisation du public et de la formation

Extrait de : Programme des Nations Unies pour l'environnement

DOMAINES D'ACTIVITE

A. Réorienter l'éducation vers un développement durable

Principes d'action

36.3 L'éducation, y compris l'enseignement de type scolaire, la sensibilisation du public et la formation, doit être considérée comme un processus permettant aux êtres humains et aux sociétés de réaliser leur plein potentiel. L'éducation revêt une importance critique pour ce qui est de promouvoir un développement durable et d'améliorer la capacité des individus de s'attaquer aux problèmes d'environnement et de développement. L'éducation de base constitue le fondement de toute éducation en matière d'environnement et de développement, mais cette dernière doit être incorporée en tant qu'élément essentiel de l'instruction. L'éducation, de type scolaire ou non, est indispensable pour modifier les attitudes de façon que les populations aient la capacité d'évaluer les problèmes de développement durable et de s'y attaquer. Elle est essentielle aussi pour susciter une conscience des questions écologiques et éthiques, ainsi que des valeurs et des attitudes, des compétences et un comportement compatibles avec le développement durable, et pour assurer une participation effective du public aux prises de décisions. Pour être efficace, l'enseignement relatif à l'environnement et au développement doit porter sur la dynamique de l'environnement physique/biologique et socio-économique ainsi que sur celle du développement humain (y compris, le cas échéant, le développement spirituel), être intégré à toutes les disciplines et employer des méthodes classiques et non classiques et des moyens efficaces de communication.


 

Quelques extraits : Protection et promotion de la santé

Source : Programme des Nations Unies pour l'Environnement

DOMAINES D'ACTIVITE

A. Satisfaction des besoins en matière de soins de santé primaires, en particulier dans les zones rurales

Principes d'action

6.3 La santé dépend, en dernière analyse, de la capacité de gérer, de façon satisfaisante, l'interaction entre le cadre de vie et l'environnement spirituel, biologique, économique et social. Il n'est pas de développement viable sans une population saine; pourtant, la plupart des activités de développement pèsent d'une manière ou d'une autre sur l'environnement, lequel, à son tour, aggrave les problèmes de santé ou en crée de nombreux autres. Inversement, c'est l'absence même de développement qui a des effets nocifs sur la santé de nombreuses personnes, que seul le développement peut permettre d'atténuer. Le secteur de la santé ne peut, à lui seul, satisfaire des besoins et objectifs fondamentaux : il est tributaire du développement social, économique et spirituel auquel, par ailleurs, il contribue directement. Il dépend également d'un environnement sain, et notamment de l'approvisionnement en eau salubre, de l'assainissement et de la promotion d'une alimentation saine et d'une nutrition appropriée. Il faudrait accorder une attention particulière à la sécurité alimentaire en donnant la priorité aux éléments ci-après : élimination de la contamination des produits alimentaires; instauration de politiques globales et durables de gestion de l'eau visant à assurer la fourniture d'une eau potable salubre et de bonnes conditions d'hygiène de manière à prévenir la contamination d'origine microbienne et chimique; et promotion de l'éducation sanitaire, de l'immunisation et de la fourniture de médicaments essentiels. Une action d'éducation et la prestation de services appropriés concernant la planification responsable de la dimension de la famille, qui s'accordent avec les impératifs culturels, religieux et sociaux, les exigences de la liberté et de la dignité, les valeurs individuelles et des aspects éthiques, contribueraient également à la bonne exécution de ces activités intersectorielles.

..

Objectifs

6.23 S'agissant de la protection des groupes vulnérables, les objectifs généraux consistent à veiller à ce que chaque individu ait la possibilité de développer pleinement son potentiel (ce qui englobe un développement physique, mental et spirituel sain); de faire en sorte que les jeunes se développent sainement et continuent de vivre en bonne santé; de permettre aux femmes de jouer le rôle essentiel qui leur est dévolu dans la société; et de venir en aide aux peuples autochtones grâce à des moyens éducatifs, économiques et techniques.


 

Déclaration de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement

Source : Programme des Nations Unies pour l'environnement

La Conférence des Nations Unies sur l'environnement,

S'étant réunie à Stockholm du 5 au 16 juin 1972, et

Ayant examiné la nécessité d'adopter une conception commune et des principes communs qui inspireront et guideront les efforts des peuples du monde en vue de préserver et d'améliorer l'environnement,

Proclame ce qui suit :

  1. L'homme est à la fois créature et créateur de son environnement, qui assure sa subsistance physique et lui offre la possibilité d'un développement intellectuel, moral, social et spirituel. Dans la longue et laborieuse évolution de la race humaine sur la terre, le moment est venu où, grâce aux progrès toujours plus rapides de la science et de la technique, l'homme a acquis le pouvoir de transformer son environnement d'innombrables manières et à une échelle sans précédent. Les deux éléments de son environnement, l'élément naturel et celui qu'il a lui-même créé, sont indispensables à son bien-être et à la pleine jouissance de ses droits fondamentaux, y compris le droit à la vie même.
  2. La protection et l'amélioration de l'environnement est une question d'importance majeure qui affecte le bien-être des populations et le développement économique dans le monde entier ; elle correspond au vœu ardent des peuples du monde entier, et constitue un devoir pour tous les gouvernements.
  3. L'homme doit constamment faire le point de son expérience et continuer à découvrir, à inventer, à créer et à avancer. Aujourd'hui, ce pouvoir qu'a l'homme de transformer le milieu dans lequel il vit, s'il est utilisé avec discernement, peut apporter à tous les peuples les bien-faits du développement et la possibilité d'améliorer la qualité de la vie. Utilisé abusivement ou inconsidérément, ce même pouvoir peut causer un mal incalculable aux êtres humains et à l'environnement. Les exemples de dommages, de destruction et de dévastation provoqués par l'homme se multiplient sous nos yeux en de nombreuses régions du globe : on constate des niveaux dangereux de pollution de l'eau, de l'air, de la terre et des êtres vivants ; des perturbations profondes et regrettables de l'équilibre écologique de la biosphère ; la destruction et l'épuisement de ressources irremplaçables ; enfin de graves déficiences qui sont dangereuses pour la santé physique, mentale et sociale de l'homme, dans l'environnement qu'il crée, et en particulier dans son milieu de vie et de travail.
  4. Dans les pays en voie de développement, la plupart des problèmes de l'environnement sont causés par le sous-développement. Des millions d'hommes continuent à vivre bien au-dessous des niveaux les plus bas compatibles avec une vie humaine décente, privés du nécessaire en ce qui concerne l'alimentation, le vêtement, le logement, l'éducation, la santé et l'hygiène. En conséquence, les pays en voie de développement doivent orienter leurs efforts vers le développement, en tenant compte de leurs priorités et de la nécessité de préserver et d'améliorer l'environnement. Dans les pays industrialisés, les problèmes de l'environnement sont généralement liés à l'industrialisation et au développement des techniques. Dans le même but, les pays industrialisés doivent s'efforcer de réduire l'écart entre eux et les pays en voie de développement.
  5. L'augmentation naturelle de la population pose sans cesse de nouveaux problèmes pour la préservation de l'environnement et il faudrait adopter, selon que de besoin, des politiques et des mesures appropriées pour régler ces problèmes. Les hommes sont ce qu'il y a de plus précieux au monde. C'est le peuple qui anime le progrès social et crée la richesse de la société, qui développe la science et la technique et, par son dur travail, transforme sans cesse l'environnement. Avec le progrès social et l'évolution de la production, de la science et de la technique, l'aptitude de l'homme à améliorer son environnement se renforce chaque jour.
  6. Nous sommes à un moment de l'histoire où nous devons orienter nos actions dans le monde entier en songeant davantage à leurs répercussions sur l'environnement. Nous pouvons, par ignorance ou par négligence, causer des dommages considérables et irréversibles à l'environnement terrestre dont dépendent notre vie et notre bien-être. En revanche, en approfondissant nos connaissances et en agissant plus sagement, nous pouvons assurer, à nous-mêmes et à notre postérité, des conditions de vie meilleures dans un environnement mieux adapté aux besoins et aux aspirations de l'humanité. Il existe de larges perspectives pour l'amélioration de la qualité de l'environnement et la création d'une vie heureuse. II faut de l'enthousiasme, mais aussi du sang-froid ; des efforts intenses, mais aussi une action ordonnée. Pour jouir librement des bienfaits de la nature, l'homme doit tirer parti de ses connaissances en vue de créer, en coopération avec elle, un environnement meilleur. Défendre et améliorer l'environnement pour les générations présentes et à venir est devenu pour l'humanité un objectif primordial, une tâche dont il faudra coordonner et harmoniser la réalisation avec celle des objectifs fondamentaux déjà fixés de paix et de développement économique et social dans le monde entier.
  7. Pour que ce but puisse être atteint, il faudra que tous, citoyens et collectivités, entreprises et institutions, à quelque niveau que ce soit, assument leurs responsabilités et se partagent équitablement les tâches. Les hommes de toutes conditions et les organisations les plus diverses peuvent, par les valeurs qu'ils admettent et par l'ensemble de leurs actes, déterminer l'environnement de demain. Les autorités locales et les gouvernements auront la responsabilité principale des politiques et de l'action à mener en matière d'environnement dans les limites de leur juridiction. Une coopération internationale n'est pas moins nécessaire pour réunir les ressources nécessaires afin d'aider les pays en voie de développement à s'acquitter de leurs responsabilités dans ce domaine. Un nombre toujours plus élevé de problèmes d'environnement, de portée régionale ou mondiale ou touchant au domaine international commun, exigeront une coopération étendue entre les pays et une action de la part des organisations internationales dans l'intérêt de tous. La Conférence demande aux gouvernements et aux peuples d'unir leurs efforts pour préserver et améliorer l'environnement, dans l'intérêt des peuples et des générations futures.

Principes
Exprime la conviction commune que :

Principe 1
L'homme a un droit fondamental à la liberté, à l'égalité et à des conditions de vie satisfaisantes, dans un environnement dont la qualité lui permette de vivre dans la dignité et le bien-être. Il a le devoir solennel de protéger et d'améliorer l'environnement pour les générations présentes et futures. A cet égard, les politiques qui encouragent ou qui perpétuent l'apartheid, la ségrégation raciale, la discrimination, les formes, coloniales et autres, d'oppression et de domination étrangères sont condamnées et doivent être éliminées.

Principe 2
Les ressources naturelles du globe, y compris l'air, l'eau, la terre, la flore et la faune, et particulièrement les échantillons représentatifs des écosystèmes naturels, doivent être préservés dans l'intérêt des générations présentes et à venir par une planification ou une gestion attentive selon que de besoin.

Principe 3
La capacité du globe de produire des ressources renouvelables essentielles doit être préservée et, partout où cela est possible, rétablie ou améliorée.

Principe 4
L'homme a une responsabilité particulière dans la sauvegarde et la sage gestion du patrimoine constitué par la flore et la faune sauvages et leur habitat, qui sont aujourd'hui gravement menacés par un concours de facteurs défavorables. La conservation de la nature, et notamment de la flore et de la faune sauvages, doit donc tenir une place importante dans la planification pour le développement économique.

Principe 5
Les ressources non renouvelables du globe doivent être exploitées de telle façon qu'elles ne risquent pas de s'épuiser et que les avantages retirés de leur utilisation soient partagés par toute l'humanité.

Principe 6
Les rejets de matières toxiques ou d'autres matières et les dégagements de chaleur en des quantités ou sous des concentrations telles que l'environnement ne puisse plus en neutraliser les effets doivent être interrompus de façon à éviter que les écosystèmes ne subissent des dommages graves ou irréversibles. La lutte légitime des peuples de tous les pays contre la pollution doit être encouragée.

Principe 7
Les Etats devront prendre toutes les mesures possibles pour empêcher la pollution des mers par des substances qui risquent de mettre en danger la santé de l'homme, de nuire aux ressources biologiques et à la vie des organismes marins, de porter atteinte aux agréments naturels ou de nuire à d'autres utilisations légitimes de la mer.

Principe 8
Le développement économique et social est indispensable si l'on veut assurer un environnement propice à l'existence et au travail de l'homme et créer sur la terre des conditions nécessaires à l'amélioration de la qualité de la vie.

Principe 9
Les déficiences de l'environnement imputables à des conditions de sous- développement et à des catastrophes naturelles posent des problèmes graves, et le meilleur moyen d'y remédier est d'accélérer le développement par le transfert d'une aide financière et technique substantielle pour compléter l'effort national des pays en voie de développement et l'assistance fournie en tant que de besoin.

Principe 10
Pour les pays en voie de développement, la stabilité des prix et une rémunération adéquate pour les produits de base et les matières premières sont essentielles pour la gestion de l'environnement, les facteurs économiques devant être retenus au même titre que les processus écologiques.

Principe 11
Les politiques nationales d'environnement devraient renforcer le potentiel de progrès actuel et futur des pays en voie de développement, et non l'affaiblir ou faire obstacle à l'instauration de meilleures conditions de vie pour tous. Les Etats et les organisations internationales devraient prendre les mesures voulues pour s'entendre sur les moyens de parer aux conséquences économiques que peut avoir, au niveau national et international, l'application de mesures de protection de l'environnement.

Principe 12
II faudrait dégager des ressources pour préserver et améliorer l'environnement, compte tenu de la situation et des besoins particuliers des pays en voie de développement et des dépenses que peut entraîner l'intégration de mesures de préservation dé l'environnement dans la planification de leur développement, et aussi de la nécessité de mettre à leur disposition à cette fin, sur leur amande, une assistance internationale supplémentaire, aussi bien technique que financière.

Principe 13
Afin de rationaliser la gestion des ressources et ainsi d'améliorer l'environnement, les Etats devraient adopter une conception intégrée et coordonnée de leur planification du développement, de façon que leur développement soit compatible avec la nécessité de protéger et d'améliorer l'environnement dans l'intérêt de leur population.

Principe 14
Une planification rationnelle est un instrument essentiel si l'on veut concilier les impératifs du développement et la nécessité de préserver et d'améliorer l'environnement.

Principe 15
En planifiant les établissements humains et l'urbanisation, il faut veiller à éviter les atteintes à l'environnement et à obtenir le maximum d'avantages sociaux, économiques et écologiques pour tous. A cet égard, les projets conçus pour maintenir la domination du colonialisme et du racisme doivent être abandonnés.

Principe 16
Dans les régions où le taux d'accroissement de la population ou sa concentration excessive sont de nature à exercer une influence défavorable sur l'environnement ou le développement, et dans celles où la faible densité de population risque d'empêcher toute amélioration de l'environnement et de faire obstacle au développement, il faudrait mettre en oeuvre des politiques démographiques qui respectent les droits fondamentaux de l'homme et qui soient Jugées adéquates par les gouvernements intéressés.

Principe 17
II convient que des institutions nationales appropriées soient chargées de planifier, de gérer ou de réglementer l'utilisation des ressources de l'environnement dont disposent les Etats, en vue d'améliorer la qualité de l'environnement.

Principe 18
II convient de recourir à la science et à la technique, dans le cadre de leur contribution au développement économique et social, pour déceler, éviter ou limiter les dangers qui menacent l'environnement et résoudre les problèmes qu'il pose, et d'une manière générale pour le bien de l'humanité.

Principe 19
Il est essentiel de dispenser un enseignement sur les questions d'environnement aux jeunes générations aussi bien qu'aux adultes, en tenant dûment compte des moins favorisés, afin de développer les bases nécessaires pour éclairer l'opinion publique et donner aux individus, aux entreprises et aux collectivités le sens de leurs irresponsabilités en ce qui concerne la protection et l'amélioration de l'environnement dans toute sa dimension humaine. Il est essentiel aussi que les moyens d'information de masse évitent de contribuer à la dégradation de l'environnement et, au contraire, diffusent des informations de caractère éducatif sur la nécessité de protéger et d'améliorer l'environnement afin de permettre à l'homme de se développer à tous égards.

Principe 20
On devra encourager dans tous les pays, notamment dans les pays en voie de développement, la recherche scientifique et les activités de mise au point technique, dans le contexte des problèmes d'environnement, nationaux et multinationaux. A cet égard, on devra encourager et faciliter la libre circulation des informations les plus récentes et le transfert des données d'expérience, en vue d'aider à la solution des problèmes d'environnement ; on devra mettre les techniques intéressant l'environnement à la disposition des pays en voie de développement, à des conditions qui en encouragent une large diffusion sans constituer pour eux une charge économique.

Principe 21
Conformément à la Charte des Nations Unies et aux principes du droit international, les Etats ont le droit souverain d'exploiter leurs propres ressources selon leur politique d'environnement et ils ont le devoir de faire en sorte que les activités exercées dans les limites de leur juridiction ou sous leur contrôle ne causent pas de dommage à l'environnement dans d'autres Etats ou dans des régions ne relevant d'aucune juridiction nationale.

Principe 22
Les Etats doivent coopérer pour développer encore le droit international en ce qui concerne la responsabilité et l'indemnisation des victimes de la pollution et d'autres dommages écologiques que les activités menées dans les limites de la juridiction de ces Etats ou sous leur contrôle causent à des régions situées au- delà des limites de leur juridiction.

Principe 23
Sans préjudice des critères qui pourront être retenus par la communauté internationale, ni des normes qui devront être définies à l'échelon national, il faudra dans tous les cas tenir compte des échelles de valeurs prévalant dans chaque pays et de l'applicabilité de normes qui sont valables pour les pays les plus avancés mais qui peuvent ne pas être adaptées aux pays en voie de développement, et être pour ces pays d'un coût social injustifié.

Principe 24
Les questions internationales se rapportant à la protection et à l'amélioration de l'environnement devraient être abordées dans un esprit de coopération par tous les pays, grands ou petits sur un pied d'égalité. Une coopération par voie d'accords multilatéraux ou bilatéraux ou par d'autres moyens appropriés est indispensable pour limiter efficacement, prévenir, réduire et éliminer les atteintes à l'environnement résultant d'activités exercées dans tous les domaines, et ce dans le respect de la souveraineté et des intérêts de tous les Etats.

Principe 25
Les Etats doivent veiller à ce que les organisations internationales jouent un rôle coordonné, efficace et dynamique dans la préservation et l'amélioration de l'environnement.

Principe 26
Il faut épargner à l'homme et à son environnement les effets des armes nucléaires et de tous autres moyens de destruction massive. Les Etats doivent s'efforcer, au sein des organes internationaux appropriés, d'arriver, dans les meilleurs délais, à un accord sur l'élimination et la destruction complète de telles armes.

 

Une évolution considérable des mentalités

Source : Global Environment Outlook 3 - le passé, le présent et les perspectives d’avenir

Une évolution considérable des mentalités

Ces processus mettent en œuvre un mouvement de longue durée. Ce mouvement prend, pour s’accomplir, de nombreuses années et ne va pas sans la pression constante des nombreux secteurs de la société décidés à agir. Un ensemble de changements profonds, qui commençait seulement à se faire jour aux premières années du siècle, a progressivement lieu, le plus souvent de façon tranquille, parfois beaucoup moins. Partout de plus en plus de gens commencent à adopter l’idée d’un « nouveau paradigme de la durabilité » qui promet de transcender les valeurs et les modes de vie conventionnels. Ce nouveau paradigme allie une dimension personnelle et philosophique puissante à l’inquiétude qu’inspirent la croissance économique, le potentiel technologique et les éventualités politiques.

« Certaines initiatives sont fortement coordonnées et rassemblent un grand nombre de personnes. D’autres sont poursuivies par des petits groupes ...certaines sont formelles ...beaucoup reposent sur une démarche volontaire. »

Parmi les personnes et les groupes riches, le désenchantement suscité par le consumérisme déclenche la quête de modes de vie plus enrichissants et plus éthiques qui puissent redonner un sens à leur existence. Les valeurs de frugalité, de coopération et de communauté commencent à remplacer le consumérisme, la compétition et l’individualisme. On consacre plus de temps à l’étude, aux beaux-arts, aux loisirs et à la communication avec la collectivité au sens large.

Le succès des commissions Vérité et Réconciliation en Afrique du Sud, au Timor oriental et dans d’autres pays encourage des exercices similaires ailleurs, notamment dans des contextes moins strictement politiques, par exemple s’agissant de l’industrie du tabac et des produits chimiques. Les résultats positifs du processus de rétablissement de la paix en Irlande du Nord et en Bosnie encouragent des efforts semblables dans d’autres régions. Les dialogues entre les grandes religions, directement stimulés par les activités terroristes menées contre les États-Unis et la riposte subséquente aident également à poser les bases d’une meilleure compréhension et d’une plus grande coopération.

Dans certaines régions, l’opinion publique se partage entre une lassitude des batailles à mener constamment et un dégoût à l’égard des dirigeants présents. Des catastrophes environnementales à petite échelle mais localement importantes ont également un effet sur cette humeur de la société. Ces facteurs s’allient pour amener de plus en plus de gens à explorer ou remettre en question leurs convictions profondes.

Citoyens et consommateurs, quand c’est possible avec leur bulletin de vote et leur portefeuille, ou, autrement, en votant avec leurs pieds ou en s’exprimant de vive voix, montrent bien clairement que seules les entreprises et les gouvernements épris de progrès seront récompensés, les autres étant rejetés dans l’oubli. Une masse critique finit par être atteinte, et des activités qui jusqu’à présent paraissaient isolées et de peu de conséquence commencent à se propager et à affecter des régions plus vastes.

Dans les régions en développement et parmi les peuples autochtones, partout, une nouvelle génération de penseurs, de dirigeants et de militants se lève et va rejoindre le dialogue mondial, et même l’influencer. De nombreuses régions puisent dans leur double héritage de sociétés traditionnelles attentives à la nature et de réflexion visionnaire pour chercher des modèles de développement plus adaptés. La renaissance culturelle évolue dans beaucoup de régions, s’enracinant dans le respect de la tradition et dans une appréciation des ressources humaines et naturelles locales. Les jeunes de toutes les régions et de toutes les cultures jouent un rôle décisif dans la propagation de ces valeurs. Les possibilités nouvelles de se rencontrer, d’apprendre les uns auprès des autres, dans leur génération, de façon virtuelle ou par des contacts personnels, alimentent chez eux la redécouverte de l’idéalisme au moment où ils se réunissent pour favoriser l’avènement d’une communauté authentiquement mondiale.

Ce qui est nouveau dans le débat actuel réside dans la volonté des gens de réfléchir aux aspects positifs et négatifs de leurs propres décisions et de leur propre tradition, ainsi que de ceux d’autres cultures. Ces débats sont souvent lancés dans le monde en développement, et touchent un cercle toujours plus large d’acteurs.

L’idée que la croyance courante dans les vertus du marché est à la fois insuffisante et indésirable acquiert de plus en plus d’appui. Cette évolution est notable surtout en Amérique du Nord et en Europe occidentale, ainsi que parmi les groupes les plus privilégiés d’autres régions, qui apparaissent comme les responsables et les bénéficiaires principaux de ce modèle de développement. En même temps, il est de plus en plus reconnu que l’ouverture et la participation grandissante à la vie politique ont joué un rôle décisif dans les progrès qui ont permis d’améliorer les conditions de vie de beaucoup, dans de nombreuses régions du monde.

Ce changement de mentalité suscite des débats plus mesurés au sujet de ce qui semble être la diffusion inexorable de la mondialisation sous toutes ses formes. L’idée se propage de plus en plus que, même si cela était possible, il ne serait pas souhaitable d’enrayer complètement cette tendance. Dans le monde entier, depuis l’Amérique latine jusqu’à l’Afrique et l’Asie occidentale, le réexamen de l’histoire amène à adopter de nouvelles démarches face aux changements qui se produisent dans ces régions ou ailleurs. Inévitablement, cette réévaluation est influencée, en partie, par le retour éphémère ou permanent de nombreux anciens émigrés qui ont acquis une certaine expérience et une certaine compréhension de la façon dont les différentes cultures peuvent s’enrichir mutuellement sans perdre leur propre identité.


 

Déclaration ministérielle de MALMÖ

Source : Programme des Nations Unies pour l'Environnement (UNEP)

Nous, Ministres de l’environnement et Chefs de délégation, nous réunissons à Malmö, au Suède, du 29 au 31 mai 2000, à l’occasion de la première session du premier Forum ministériel mondial pour l’environnement, institué en application de la Résolution 53/242 de l’Assemblée générale des Nations Unies, le 28 juillet 1999, pour que les ministres de l’environnement du monde rassemblent et examinent les questions environnementales importantes et nouvelles, et tracent le chemin pour l’avenir :

Rappelant la Déclaration de Stockholm de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement1 et la Déclaration de Rio de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement2, la Déclaration de Barbados sur le développement durable des petits Etats insulaires en développement3 ; ainsi que la Déclaration de Nairobi sur le rôle et le mandat du Programme des Nations Unies pour l’environnement4,

Profondément préoccupés par le fait qu’en dépit des nombreux efforts que la communauté internationale ne cesse d’accomplir avec succès depuis la Conférence de Stockholm et des quelques progrès qui ont été réalisés, l’environnement et la base de ressources naturelles qui appuient la vie sur terre continuent à se détériorer à un rythme inquiétant,

Réaffirmant l’importance de la prompte exécution des engagements politiques et juridiques souscrits par la communauté internationale, en particulier la Conférence de Rio,

Convaincus qu’il faut d’urgence que tous les pays renouvellent les efforts dans un esprit de solidarité internationale et reconnaissant, notamment, le principe de la responsabilité commune mais différenciée telle qu’elle figure dans les principes de Rio, pour gérer l’environnement de façon à promouvoir le développement durable au profit des générations actuelles et futures,

Conscients du fait que les causes profondes de la dégradation de l’environnement dans le monde sont ancrées dans des problèmes sociaux et économiques tels que la pauvreté envahissante, les modes injustifiables de production et de consommation, l’inéquité dans la répartition des richesses, et le fardeau de la dette,

Conscients également du fait que le succès dans la lutte contre la dégradation de l’environnement est tributaire de la pleine participation de tous les acteurs de la société, de l’éveil et de l’éducation de la population, du respect des valeurs éthiques et spirituelles et de la diversité culturelle, ainsi que de la protection du savoir autochtone,

Constatant que l’examen et l’évaluation sur dix ans de la mise en oeuvre d'Agenda 21, qui seront menés en 2002, fourniront à la communauté internationale une nouvelle occasion d’agir pour exécuter ces engagements et pour renforcer la coopération internationale qui s’impose d’urgence pour relever les défis que pose le développement durable au XXIe siècle,

Ayant conscience que l’examen et l’évaluation sur dix ans de la mise en oeuvre de l’Agenda 21 en 2002 fournira une nouvelle occasion à la communauté internationale de renforcer l’action collective qui s’impose d’urgence pour relever les défis que pose le développement durable de la XXIe siècle,

Convaincus que le Sommet du Millénaire de la cinquante-cinquième session de l’Assemblée générale des Nations Unies offrira une occasion unique de traiter au plus haut niveau du rôle des Nations Unies dans le domaine du développement durable, et notant à cet égard les propositions du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies telles qu’elles figurent dans son rapport « Nous, les peuples : le rôle des Nations Unies au XXIe siècle5, et qui serviront de base de la discussion au Sommet,

Déterminés à contribuer dans la perspective de l’environnement à cette entreprise historique, avons demandé au Président du Conseil d’administration de porter les questions suivantes à l’attention de la cinquante cinquième session de l’Assemblée générale, l’Assemblée du Millenium.

Déclarons que :

Principaux défis qui se posent à l’environnement au XXIe siècle

  1. L’an 2000 marque un instant décisif dans les efforts que la communauté internationale déploie pour arrêter et renverser les tendances croissantes de la dégradation de l’environnement qui menacent la durabilité de la planète. D’où la nécessité urgente de réanimer la coopération internationale en tenant compte des préoccupations communes et d’un esprit de partenariat et de solidarité internationaux.
  2. Il existe un décalage inquiétant entre les engagements et l’action. Il faut atteindre en temps voulu les buts et les objectifs ayant trait au développement durable et dont est convenue la communauté internationale, tels que l’adoption de stratégies nationales du développement durable et un plus grand appui aux pays en développement. La mobilisation des ressources internes et internationales, bien au-delà des niveaux actuels, joue un rôle crucial pour le succès de cette entreprise.
  3. L’évolution du cadre du droit de l’environnement international et l’élaboration de législations nationales sont de bonnes assises pour le traitement des graves menaces qui pèsent aujourd’hui sur l’environnement. Elles doivent être confortés par une approche plus cohérente et coordonnée entre les instruments internationaux sur l’environnement. Nous devons également reconnaître l’importance déterminante du respect de l’environnement, de sa mise en oeuvre et des responsabilités, et promouvoir le respect de l’approche de précaution telle qu’elle figure dans les principes de Rio, des autres moyens politiques importants, ainsi que de la création de capacités.
  4. L’Aperçu 2000 mondial sur l’environnement du Programme des Nations Unies pour l’environnement offre une évaluation saisissante de la grave nature de menaces à l’environnement auxquelles est exposée la communauté internationale. Une attention particulière doit être accordée aux modes injustifiables de consommation qui sévissent dans les couches les plus riches de la société dans tous les pays, notamment dans les pays développés. Les avancées en matière d’environnement sont en retard par rapport au développement économique et social et une croissance démographique rapide exerce de plus grandes pressions sur l’environnement.
  1. Les menaces à l'environnement découlant de l'accélération, des tendances de l'urbanisation et du développement des mégalopoles, les risques redoutables que présentent les changements climatiques, la crise des ressources en eau douce et ses conséquences pour la sécurité alimentaire et l'environnement, l'exploitation et la diminution injustifiables des ressources biologiques, la sécheresse et la désertification, le déboisement effréné, l'augmentation des situations d'urgence environnementales, les risques que font courir à la santé de l'homme et à l'environnement les produits chimiques dangereux ainsi que les sources de pollution d'origine terrienne, sont toutes des questions auxquelles il faut s'attaquer.
  2. Il existe toutefois des possibilités de redresser cette situation. Les innovations technologiques et l'apparition de nouvelles technologies faisant appel efficacement à de nouvelles ressources, dans lesquelles le secteur privé joue un rôle important, permettent de nourrir de grands espoirs et d'accroître les possibilités d'éviter les pratiques passées, destructives de l'environnement grâce à des technologies propres.
  3. Pour s'attaquer aux causes sous-jacentes de la dégradation de l'environnement et de la pauvreté, nous devons intégrer les considérations environnementales dans la prise de décision. Nous devons également redoubler d'efforts en mettant au point des mesures préventives ainsi qu'une réaction concertée, notamment les directives nationales en matière d'environnement, la primauté du droit international, la sensibilisation et l'éducation, et en exploitant le pouvoir des techniques informatiques à cette fin. Tous les Etats concernés doivent oeuvrer de concert dans l'intérêt d'un avenir durable.
  4. Il est nécessaire de prendre en compte la notion d'environnement tant dans la conception que dans l'évaluation de la prise de décision macroéconomique ainsi que dans les pratiques des institutions de prêts et de crédits gouvernementales et multilatérales telles que les institutions de crédits à l'exportation.
  5. Les tendances de la mondialisation dans l’économie mondiale avec les risques et les opportunités qui leur sont associés font que les institutions internationales doivent adopter de nouvelles approches et engager sur de nouvelles voies les principaux acteurs participant à la mondialisation. Nous devons encourager une approche équilibrée et intégrée à l’égard du commerce des politiques environnementales afin de rechercher un développement durable, conformément à la décision prise par la Commission du développement durable à sa huitième session.
  6. Le rôle et la responsabilité des pays à l’égard des Principes de Rio, ainsi que le rôle et la responsabilité des principaux acteurs, notamment les gouvernements, le secteur privé et la société civile doivent être mis en valeur pour que soient relevés les défis qui se posent à l’environnement au XXIe siècle. Les gouvernements sont au premier chef des agents de ce processus, leurs actions jouant un rôle vital pour appliquer les instruments des Nations Unies relatifs à l’environnement depuis Stockholm, et mettre en oeuvre la création institutionnelle de capacités et le renforcement de la coopération internationale.

Le secteur privé et l’environnement

  1. Le secteur privé s’est avéré être un acteur sur la scène mondiale qui, grâce à ses décisions en matière d’investissements et de technologies exerce une profonde influence sur l’environnement. A cet égard les gouvernements jouent un rôle crucial dans l’établissement d’un environnement valable. Il convient de renforcer les capacités institutionnelles et réglementaires des gouvernements pour agir en harmonie avec le secteur privé. Il faut rechercher un plus grand engagement de la part du secteur privé pour créer une nouvelle culture de la responsabilité environnementale en appliquant le principe selon lequel le pollueur est le payeur, et en adoptant l’approche de précaution dans les décisions relatives aux investissements et aux technologies. Cette approche doit être liée à l’élaboration de technologies plus propres et utilisant plus efficacement les ressources en vue d’une économie du cycle de vie, et aux efforts devant faciliter le transfert des technologies environnementalement saines.
  2. Il convient d’utiliser plus avant les possibilités qu’offre la nouvelle économie de contribuer à un développement durable, notamment dans le domaine des techniques informatiques, de la biologie et de la biotechnologie. Les incidences éthiques et sociales doivent être soigneusement examinées. Il faut reconnaître que le public porte intérêt aux connaissances liées à la biodiversité, notamment l’intérêt soulevé dans les communautés autochtones et locales. Il convient de promouvoir pour les entreprises une éthique qui soit guidée par l’intérêt public.
  3. L’accord mondial conclu avec le secteur privé par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies constitue un excellent moyen d’établir un engagement constructif avec le secteur privé. Le PNUE doit continuer à renforcer son engagement et sa collaboration avec le secteur privé et examiner les liens entre les investissements directs et étrangers et l’environnement, en vue de minimiser les incidences négatives sur l’environnement.
  4. La société civile et l’environnement

  5. La société civile joue un rôle extrêmement important dans le traitements des questions relatives à l’environnement. Le rôle, les capacités et la participation des organisations de la société civile ont notablement augmenté au cours des dernières années, ce qui souligne la nécessité pour les gouvernements nationaux, pour le PNUE et les organisations internationales de renforcer l’engagement de ces organisations dans les travaux qu’ils mènent sur l’environnement.
  6. La société civile a trouvé un nouveau mode d’expression efficace des sentiments et des préoccupations du public. Elle s’avère un puissant agent de promotion des sentiments que l’idéal et les valeurs en matière d’environnement sont partagés. La société civile joue un rôle important comportant les questions environnementales actuelles à l’intention des décideurs, en accroissant la sensibilisation du public, en encourageant des idées et des approches novatrices et en promouvant la transparence ainsi que les activités non corruptrices dans la prise de décision en matière d’environnement.
  7. Le rôle de la société civile à tous les niveaux doit être renforcé grâce à la liberté d’accès pour tous aux informations en matière d’environnement, à une large participation à la prise de décision en matière d’environnement ainsi que l’accès à la justice pour des affaires concernant l’environnement. Les gouvernements doivent promouvoir des conditions permettant de faciliter la capacité de tous les secteurs de la société, de faire entendre leur voix et de jouer un rôle actif dans l’édification d’un avenir durable.
  8. La science est à la base de la prise de décision en matière d’environnement. Il faut intensifier la recherche, faire que la communauté scientifique s’engage davantage et accroître la coopération scientifique concernant les questions environnementales, et améliorer les moyens de communiquer entre les communautés scientifiques, les décideurs et d’autres parties prenantes.
  9. Nous devons accorder une attention particulière aux menaces que fait peser la mondialisation sur la diversité culturelle et le savoir traditionnel, en particulier des communautés autochtones et locales. Dans ce contexte, nous nous félicitons de la proclamation par l’Assemblée générale des Nations Unies de l’année 2000 comme Année internationale du dialogue entre les civilisations.
  10. Il faut insister davantage sur la participation féminine dans la prise de décision concernant la gestion des ressources environnementales et naturelles.
  11. Il faut qu’à tous les niveaux, des moyens d’information indépendants et objectifs accroissent la prise de conscience et font partager les valeurs environnementales dans la société mondiale,. Ces moyens d’information peuvent servir la cause du développement durable en identifiant les questions, en accroissant la sensibilisation et en promouvant les mesures appropriées.
  12. Examen en 2002 de la CNUCED

  13. L’examen en 2002 de la mise en oeuvre des résultats de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (CNUED) doit être entrepris par une conférence internationale au sommet. L’objectif ne doit pas être de renégocier l’Agenda 21, qui est toujours valide, mais d’insuffler un nouvel esprit de coopération et un nouveau sentiment d’urgence en s’appuyant sur les actions convenues dans la recherche commune d’un développement durable. A cet égard, les gouvernements doivent procéder d’urgence à la ratification de toutes les conventions et protocoles environnementaux, en particulier ceux ayant trait au climat, à la désertification, à la sécurité biologique et aux produits chimiques.
  14. Les gouvernements et le PNUE doivent jouer un rôle majeur dans les travaux préparatoires à l’examen en 2002 de la CNUED aux niveaux régional et mondial et faire en sorte que l’élément environnemental du développement durable soit pleinement envisagé sur la base d’une large évaluation de l’état de l’environnement mondial. Il convient d’accélérer les travaux préparatoires de la Conférence.
  15. La Conférence de 2002 doit s’attacher à relever les principaux défis que pose le développement durable et en particulier s’attaquer aux effets envahissants du fardeau de la pauvreté sur un large pourcentage des habitants de la Terre alors qu’une consommation excessive et inéconomique ainsi qu’une utilisation inefficace des ressources perpétuent le cercle vicieux de la dégradation de l’environnement et de l’accroissement de la pauvreté.
  16. La Conférence de 2002 doit examiner les conditions qui s’attachent à un plus grand renforcement de la structure institutionnelle pour la gestion environnementale internationale sur la base d’une évaluation des besoins futurs, de l’architecture institutionnelle ayant les capacités de répondre efficacement aux nombreuses et diverses menaces qui se posent à l’environnement dans un monde mondialisé. Le rôle du PNUE à cet égard doit être renforcé et sa base financière élargie et rendue plus prévisible.
  17. Conclusion

  18. A l’aube de ce nouveau siècle, nous avons à notre disposition les ressources humaines et matérielles permettant de réaliser un développement durable, non pas en tant que concept abstrait mais en tant que réalité concrète. Les avancées sans précédent des technologies en matière de production et d’information, l’apparition d’une jeune génération ayant un sentiment clair de l’optimisme, de la solidarité et des valeurs, de femmes toujours plus sensibilisées et jouant un rôle actif dans la société - tous ces éléments montrent l’apparition d’une nouvelle prise de conscience. D’ici 2015, nous pouvons faire reculer la pauvreté de moitié sans dégrader l’environnement, nous pouvons assurer la sécurité environnementale grâce à une alerte rapide, nous pouvons mieux intégrer les politiques économiques, nous pouvons mieux coordonner les instruments juridiques et nous pouvons aussi avoir une vision d’un monde sans taudis. Nous nous engageons à faire en sorte que cette vision commune devienne réalité.

 

Principe de responsabilité sur notre environnement

Art. 2 principe de responsabilité



Dernier ajout : lundi 8 mars 2004.

Art. 2 (Extrait du site Pourlacharte.org

Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement.

Commentaire :
La consultation nationale pour la préparation de la charte a mis en avant l’importance primordiale des devoirs. L’affirmation de devoirs marque une nouveauté dans un texte constitutionnel. Il s’agit d’affirmer que chaque personne physique ou morale a la responsabilité de prendre part à la préservation et à l’amélioration de la qualité de l’environnement. C’est un devoir éthique. La notion de devoirs est également déjà présente dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. Les articles 3, 4 et 5 précisent des modalités de l’action pour l’environnement. Les notions de prévention, précaution et réparation ou pollueur-payeur sont déjà consacrées dans le traité de l’Union européenne et dans d’autres conventions qui lient la France et s’imposent donc déjà aux lois nationales.


10 mai 2005

 

Déclaration de Johannesburg sur le développement durable

Source : Nations Unies

De nos origines à notre avenir

1. Nous, représentants des peuples du monde, rassemblés à l’occasion du Sommet mondial pour le développement durable à Johannesburg (Afrique du Sud) du 2 au 4 septembre 2002, réaffirmons notre engagement en faveur du développement durable.

2. Nous nous engageons à construire une société mondiale humaine, équitable et généreuse, consciente de la nécessité du respect de la dignité humaine de chacun.

3. Au début du présent Sommet, les enfants du monde nous ont dit à leur manière, avec simplicité mais sans ambages, que l’avenir leur appartenait, par suite de quoi ils nous ont tous mis au défi de faire en sorte que, grâce à notre action, ils héritent d’un monde débarrassé des situations indignes et révoltantes qui résultent de la pauvreté, de la dégradation de l’environnement et des modes de développement non durables.

4. Comme premier élément de réponse à ces enfants qui représentent notre avenir collectif, nous tous qui sommes venus des quatre coins du monde, riches d’expériences de vie diverses, sommes unis et mus par le sentiment profond que nous devons d’urgence créer un monde nouveau où l’espoir rayonne davantage.

5. Aussi assumons-nous notre responsabilité collective, qui est de faire progresser et de renforcer, aux niveaux local, national, régional et mondial, les piliers du développement durable que sont le développement économique, le développement social et la protection de l’environnement, qui sont interdépendants et qui se renforcent mutuellement.

6. Depuis le continent africain, berceau de l’humanité, et à travers le Plan de mise en oeuvre du Sommet mondial pour le développement durable et la présente Déclaration, nous nous déclarons responsables les uns envers les autres, responsables envers la communauté des êtres vivants en général et responsables envers nos enfants.

7. Conscients que l’humanité se trouve à un carrefour, nous sommes unis par notre détermination commune à nous efforcer résolument de trouver une réponse positive face à la nécessité de bâtir un plan concret et d’une grande notoriété pour aboutir à l’éradication de la pauvreté et réaliser le développement humain.

De Stockholm à Johannesburg, en passant par Rio de Janeiro

8. Il y a 30 ans, à Stockholm, nous sommes convenus qu’il était urgent d’agir face au problème de la détérioration de l’environnement.1 Il y a 10 ans, à la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement, tenue à Rio de Janeiro, nous sommes convenus que la protection de l’environnement et le développement social et économique étaient fondamentaux pour le développement durable2, compte tenu des principes de Rio. Pour réaliser ce développement, nous avons adopté le programme mondial intitulé Action 21, ainsi que la Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement3, envers lesquels nous réaffirmons notre engagement. La Conférence de Rio a marqué une étape significative qui a abouti à l’établissement d’un nouveau programme d’action pour le développement durable.

9. Entre Rio et Johannesburg, les nations du monde se sont réunies à l’occasion de plusieurs grandes conférences placées sous les auspices des Nations Unies, y compris la Conférence internationale sur le financement du développement4 et la Conférence ministérielle de Doha5. Ces conférences ont défini pour le monde une vision globale de l’avenir de l’humanité.

10. Au Sommet de Johannesburg, le rassemblement d’une grande diversité de peuples et de points de vue pour rechercher de manière constructive le meilleur chemin à suivre ensemble pour parvenir à un monde où soit respectée et mise en oeuvre la vision du développement durable a constitué un résultat important. Le Sommet de Johannesburg a également confirmé que des progrès notables avaient été accomplis dans le sens d’un consensus mondial et d’un partenariat entre toutes les populations de notre planète.

Les défis auxquels nous devons faire face

11. Nous savons bien que l’éradication de la pauvreté et le changement des modes de consommation et de production, ainsi que la protection et la gestion des ressources naturelles en vue du développement économique et social, sont des objectifs primordiaux et des conditions absolues du développement durable.

12. Le profond clivage qui divise la société humaine entre riches et pauvres et le fossé toujours plus large entre le monde développé et le monde en développement font peser une lourde menace sur la prospérité, la sécurité et la stabilité mondiales.

13. L’environnement mondial continue d’être malmené. La réduction de la diversité biologique se poursuit, les ressources halieutiques continuent de se réduire, la désertification progresse dans des terres naguère fertiles, les effets préjudiciables du changement climatique sont déjà évidents, les catastrophes naturelles sont de plus en plus fréquentes et dévastatrices et les pays en développement, de plus en plus vulnérables, et la pollution de l’air, de l’eau et du milieu marin continue de priver des millions d’individus d’une existence convenable.

14. La mondialisation a donné une dimension supplémentaire à ces problèmes. L’intégration rapide des marchés, la mobilité des capitaux et l’accroissement sensible des flux d’investissement dans le monde entier créent à la fois de nouveaux défis et de nouvelles possibilités dans la poursuite du développement durable. Mais les avantages et les inconvénients de la mondialisation ne sont pas répartis uniformément, les pays en développement devant faire face à des difficultés particulières dans cette poursuite.

15. Nous risquons de voir ces disparités mondiales se perpétuer et, si nous n’agissons pas d’une manière qui modifie radicalement leur vie, les pauvres de la planète risquent de perdre confiance en leurs représentants et dans les systèmes démocratiques en faveur desquels nous demeurons engagés, en ne voyant plus en leurs représentants que des voix qui parlent en l’air ou qui s’époumonent dans le désert.

Notre engagement en faveur du développement durable

16. Nous sommes déterminés à faire en sorte que la richesse de notre diversité, qui est notre force collective, soit mise à profit pour nouer des partenariats constructifs axés sur le changement et visant à atteindre notre objectif commun, le développement durable.

17. Sachant combien il importe de renforcer la solidarité entre les hommes, nous recommandons instamment que soient promus le dialogue et la coopération entre les civilisations et les peuples du monde, sans considération de race, de handicap, de religion, de langue, de culture ou de traditions.

18. Nous nous félicitons que le Sommet de Johannesburg ait été axé sur l’indivisibilité de la dignité humaine et nous sommes résolus à accroître rapidement, en prenant des décisions sur les objectifs, les calendriers et les partenariats, l’accès à des biens ou services aussi élémentaires qu’une eau salubre, des systèmes d’assainissement, un logement convenable, l’énergie, les soins de santé, la sécurité alimentaire et la protection de la biodiversité. Dans le même temps, nous travaillerons de concert pour nous aider mutuellement à accéder aux ressources financières, à tirer parti de l’ouverture des marchés, à assurer le renforcement des capacités, à utiliser les technologies modernes pour favoriser le développement et à garantir les transferts de technologie, le développement des ressources humaines, l’éducation et la formation, afin que soit banni pour toujours le sous-développement.

19. Nous réaffirmons notre engagement d’accorder une attention particulière et prioritaire à la lutte contre les éléments qui, de par le monde, font peser de graves menaces sur le développement durable de nos peuples, dont la faim chronique, la malnutrition, l’occupation étrangère, les conflits armés, les problèmes liés aux drogues illicites, la criminalité organisée, la corruption, les catastrophes naturelles, le trafic d’armes illicite, la traite des êtres humains, le terrorisme, l’intolérance et l’incitation à la haine raciale, ethnique, religieuse ou autre, la xénophobie et les maladies endémiques, contagieuses et chroniques, en particulier le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose.

20. Nous sommes résolus à veiller à ce que le renforcement du pouvoir d’action et l’émancipation des femmes, ainsi que l’égalité des sexes, soient intégrés à toutes les activités que recouvrent Action 21, les objectifs du Millénaire pour le développement et le Plan de mise en oeuvre du présent Sommet.

21. Nous constatons que la société mondiale dispose des moyens et des ressources nécessaires pour faire face aux défis auxquels l’humanité tout entière doit faire face que sont l’éradication de la pauvreté et le développement durable. Ensemble, nous prendrons des mesures supplémentaires pour garantir que ces ressources disponibles soient utilisées pour le bien de l’humanité.

22. À cet égard, pour contribuer à la réalisation de nos buts et objectifs en matière de développement, nous invitons instamment les pays développés qui ne l’ont pas encore fait à consentir des efforts concrets pour atteindre les niveaux d’aide publique au développement convenus à l’échelon international.

23. Nous accueillons favorablement et nous encourageons l’apparition d’alliances et de groupements régionaux plus vigoureux, tels que le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique, visant à promouvoir la coopération régionale, à améliorer la coopération internationale et à favoriser le développement durable.

24. Nous resterons particulièrement attentifs aux besoins en matière de développement des petits États insulaires en développement et des pays les moins avancés.

25. Nous réaffirmons que les populations autochtones ont un rôle primordial à jouer dans le développement durable.

26. Nous nous rendons compte que le développement durable exige une perspective à long terme et une large participation à la formulation des politiques, à la prise de décisions et à la mise en oeuvre à tous les niveaux. En tant que partenaires sociaux, nous continuerons à oeuvrer pour des partenariats stables avec tous les principaux groupes, en respectant les rôles importants et indépendants de chacun d’entre eux.

27. Nous convenons que, dans l’exercice de ses activités légitimes, le secteur privé, y compris les grandes entreprises comme les petites, a le devoir de contribuer à l’évolution vers des communautés et des sociétés équitables et durables.

28. Nous convenons également de fournir une assistance en vue d’accroître les possibilités d’emplois générateurs de revenus, en tenant compte de la Déclaration de l’Organisation internationale du Travail relative aux principes et droits fondamentaux au travail.7

29. Nous convenons qu’il faut que les entreprises du secteur privé respectent l’obligation de rendre compte, laquelle devrait être établie dans un cadre réglementaire transparent et stable.

30. Nous nous engageons à renforcer et à améliorer la gouvernance à tous les niveaux pour une mise en oeuvre efficace d’Action 21, des objectifs du Millénaire pour le développement et du Plan de mise en oeuvre du présent Sommet.

L’avenir est au multilatéralisme

31. Pour atteindre nos objectifs de développement durable, il nous faut des institutions internationales et multilatérales plus efficaces, plus démocratiques et plus comptables de leurs actes.

32. Nous réaffirmons notre engagement envers les buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies et ceux du droit international, ainsi qu’envers le renforcement du multilatéralisme. Nous sommes favorables à ce que le l’Organisation des Nations Unies joue un rôle de chef de file, en tant qu’organisation la plus universelle et la plus représentative du monde, qui est la mieux placée pour promouvoir le développement durable.

33. Nous nous engageons également à vérifier à intervalles réguliers que nous progressons vers la réalisation de nos objectifs et de nos buts en matière de développement durable.

De l’intention à l’action

34. Nous convenons qu’il doit s’agir d’un processus ouvert impliquant tous les grands groupes et les gouvernements ayant participé à l’événement historique qu’a constitué le Sommet de Johannesburg.

35. Nous nous engageons à agir ensemble, unis par une même détermination à sauver notre planète, à promouvoir le développement humain et à parvenir à la prospérité et à la paix universelles.

36. Nous nous engageons à l’égard du Plan de mise en oeuvre du Sommet mondial pour le développement durable et à expédier la réalisation de tous les objectifs socioéconomiques et environnementaux qui y sont formulés et assortis de délais.

37. Depuis le continent africain, berceau de l’humanité, nous nous promettons solennellement aux peuples du monde et aux générations qui hériteront de cette Terre de faire en sorte que le développement durable que nous appelons de nos voeux devienne une réalité.



[1] Rapport de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement, Stockholm, 5-16 juin 1972 (publication des Nations Unies, numéro de vente : F.73.II.A.14 et rectificatif), chap. I.

[2] Rapport de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement, Rio de Janeiro, 3-14 juin 1992 (publication des Nations Unies, numéro de vente : F.93.I.8 et rectificatifs), vol. I à III.

[3] Ibid., vol. I : Résolutions adoptées par la Conférence, résolution 1, annexes I et II.

[4] Rapport de la Conférence internationale sur le financement du développement, Monterrey (Mexique), 18-22 mars 2002 (publication des Nations Unies, numéro de vente : F.02.II.A.7), chap. I, résolution 1, annexe.

[5] Voir A/C.2/56/7, annexe.

[6] Voir résolution 55/2 de l’Assemblée générale.

[7] Voir OIT, Déclaration sur les principes fondamentaux et les droits sur le lieu de travail, adoptée par la Conférence internationale du Travail à sa quatre-vingt-sixième session, Genève, 18 juin 1998 (Genève, Bureau international du Travail, 1998).

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